Monsieur Alfred Sauvy

Alfred SauvyÉconomiste, sociologue et démographe (1898-1990) de réputation   internationale, à l’origine de l’expression « Tiers Monde »

Né en 1898 à Villeneuve de la Raho (Pyrénées Orientales, France) de  parents viticulteurs catalan, Alfred Sauvy a fait ses études secondaires à Perpignan et à Paris. Après avoir été mobilisé (1917-1918), il est reçu à l’École polytechnique en 1920. De 1922 à 1937, il est statisticien à la Statistique générale de la France (SGF).

Nommé secrétaire général à la Famille et à la Population en avril 1945 par le  général De Gaulle, il préfère se consacrer à la recherche. De 1945 à 1962, il dirige l’Institut national d’études démographiques (INED) et en fait un établissement de recherche multidisciplinaire.

De 1940 à 1959, Alfred Sauvy enseigne à l’Institut d’études politiques (IEP). Ensuite, jusqu’en 1969, il est professeur au Collège de France à la chaire de démographie sociale : la vie des populations. Il a fait de sa revue Population, dont il a assuré la rédaction en chef de 1946 à 1975, une référence internationale. Alfred Sauvy a collaboré également à L’Express, au Monde et à L’Expansion.

Alfred Sauvy s’est toujours passionné pour l’action politique. En 1936, il est membre du cabinet de Charles Spinasse, ministre de Léon Blum. De novembre 1938 à décembre 1939, il est chargé des questions économiques au Cabinet de M. Paul Reynaud; de décembre 1939 à juin 1940. On le retrouve auprès du gouvernement d’Alger, proche de Pierre Mendès France et de Jean Monnet, et au sein de la Résistance intérieure. Avec le professeur Robert Debré, il écrit « Des Français pour la France « , véritable programme de gouvernement. Franchement à gauche dans sa jeunesse, Alfred Sauvy avait avec l’âge, pris des positions plus conformiste.

Démographe de réputation mondiale, ses livres, comme Théorie générale de la population ou De Malthus à MaoTséToung ont été publié dans de nombreuses langues.

 

L’origine de l’expression « Tiers monde » par Alfred Sauvy :

« En 1951, j’ai dans une revue brésilienne, parlé de trois mondes, sans employer toutefois l’expression « Tiers Monde ». Cette expression, je l’ai créée et employée pour la première fois par écrit dans l’hebdomadaire français l’Observateur du 14 août 1952. L’article se terminait ainsi : « car enfin, ce Tiers Monde ignoré, exploité, méprisé comme le Tiers Etat, veut lui aussi, être quelque chose ». Je transposais ainsi la fameuse phrase de Sieyes sur le Tiers État pendant la révolution française. Je n’ai pas ajouté (mais j’ai parfois dit, en boutade) que l’on pourrait assimiler le monde capitaliste à la noblesse et le monde communiste au clergé. »

Association Alfred Sauvy :www.jean-fourastie.org